En 2023 en Bretagne, 12% du réseau basse tension (BT) est du réseau « fil nu » (moyenne nationale 5%) et ce chiffre monte à 17,2 et 20% respectivement dans le Finistère et les Côtes d’Armor. Le réseau fil nu breton a en moyenne 58 ans. Historiquement, la solution « fil nu » a été choisie parce qu’elle était rapide à mettre en œuvre et était la moins couteuse. Le centre Bretagne a été la dernière région de France à être électrifiée, dans les années 60, et l’habitat dispersé breton nécessitait de déployer un linéaire de réseau important !

Poteau rompu suite à la tempête Ciaràn

Les lignes aériennes dotées de fils nus sont beaucoup moins résistantes aux vents forts, chute d’arbres et se réparent beaucoup moins facilement : elles sont huit fois plus générateurs d’incidents que les réseaux torsadés.

Des actions de résorption des fils nus à l’échelle bretonne ont été réalisées depuis plus de 10 ans. Le graphique ci-dessous (source Open Data Enedis) met en évidence les spécificités bretonnes par rapport aux autres départements et les progrès réalisés :

•  Premièrement, le réseau basse tension (BT) est particulièrement développé en Bretagne par rapport aux autres département français, révélateur de l’organisation spatiale de la Région, avec un habitat fortement dispersé.
• Deuxièmement, le linéaire de fil nu est très supérieur par rapport aux autres départements
• Finalement, la dynamique de résorption, la distance entre deux points, est importante ces dernières années à l’échelle de la Région Bretagne

Comment lire ce graphique :

En abscisse est indiqué le linéaire total du réseau BT (fil nu, torsadé et souterrain) et en ordonnée le linéaire du réseau BT fil nu. Chaque série représente un département français et chaque point de la série représente une année entre 2011 et 2023.

Les actions des autorités organisatrices de la distribution de l’électricité et des gestionnaires de réseau

Dans les contrats de concession, les schémas directeurs d’investissements (SDI) et les programmes pluriannuels d’Investissement (PPI) détaillent les engagements mutuels entre Enedis et des autorités concédantes sur la résorption des fils nus.

Au total, sur les programmes pluriannuels actuels de 4 ans pour les 5 AODE bretonnes, ce sont 1155km de fils nus sous maitrise d’ouvrage AODE qui ont été prévus d’être remplacés (soit enfouis, soit remplacés par du torsadé) dans les prochaines années.

Chaque année, les AODE investissent, ce qui permet de sécuriser les réseaux fragiles. Sur la période 2012-2022, 7000km de réseau ont été renforcés, faisant travailler annuellement 2000 personnes à temps plein. Les AODE sont l’un des plus gros investisseurs publics en Bretagne.

Ces investissements sont aidés à l’échelle nationale en complément de ceux d’Enedis dans le cadre du dispositif FACÉ, Financement des Aides aux Collectivités pour l’Electrification Rurale. En 2024, cela représentait 61,5 millions d’euros en 2024 dont 19 millions d’euros exceptionnel post tempête. Le FACÉ n’est pas une subvention mais un fond de péréquation tarifaire assis sur le Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE).

La quasi résorption des fils nu est prévue d’être effective pour la fin des contrats de concession (entre 2040 et 2050).